Du graffiti dans les espaces d’enfermement : quels messages et quelles valorisations ?
Laure PRESSAC
- Colloque 2017 – intervention N°05
Les graffitis sont souvent étudiés avec un prisme très local, en une succession de monographies. Tenter de les comprendre peut passer par un regard modifié : peut-on identifier des permanences de sujets et de traitement dans une catégorie de graffitis ? Si on tentait de comprendre le message d’un certain type de graffiteur ? Le cas des graffitis réalisés dans des espaces carcéraux est assez particulier pour qu’on tente de lui appliquer cette approche.
Les prisonniers, à la différence des touristes, des soldats ou des constructeurs, disposent souvent d’un temps long et de l’opportunité de tracer des graffitis. De plus, on note une certaine profusion des graffitis carcéraux qui sont parvenus jusqu’à nous, sans doute grâce à l’existence d’un corpus initialement très riche, mais aussi à une préservation plus forte que d’autres graffitis laissés sur des espaces ouverts à tous.
Peut-on identifier des spécificités du graffiti carcéral ? Rien d’original dans les thèmes traités, qui reprennent les classiques du graffiti : on y évoque en mots ou en dessins la religion, la vie quotidienne, et on y retrouve le motif dominant des b