A/ Le graffiti-signature – Reflet d’histoire
Chateaubriand, Victor Hugo, Mérimée, Rimbaud, Poussin…, autant de noms figurant à des endroits pour le moins surprenants, comme par exemple tout en haut d’un temple égyptien, sur les murs de la tour de Londres ou de Notre-Dame de Paris, ou encore dans le marbre d’une cheminée au Vatican. Mais les anonymes, galériens, prisonniers ou voyageurs, ne sont pas oubliés. Les auteurs tentent même, avec succès, de reconstituer la biographie de l’un ou l’autre à partir d’un simple graffiti.
Par Jean-Louis Van Belle et par Anne-Sophie Brun
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B/ Colloque « Graffitis Politiques »
Colloque « Graffitis Politiques » organisé par le LARCA à l’Université Paris-Diderot en Octobre ouvert au public, à ne pas manquer.
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Pensée comme un atelier ouvert au public devant conduire à la rédaction d’un numéro spécial de revue, la journée d’étude aura lieu le
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C/ Le mur de l’évasion
Phénomène singulier de mutisme créateur de l’œuvre murale qu’a déployée Fernando Nanneti, pendant neuf ans, sur 70 mètres d’un mur de l’asile-prison de Volterra (Toscane). Cet électricien italien, né en 1927, fut arrêté en 1956 pour outrage à agent de la fonction publique avant d’être condamné à la réclusion. Pour échapper à la promiscuité permanente et au climat de bagarres et de délires régnant parmi les 4000 patients de l’institution, il va se retrancher dans un silence total et, dans un geste provocateur, utiliser la façade de l’hôpital comme support d’expression à son monologue intérieur. Chaque jour, durant l’heure de liberté quotidienne, il va graver la pierre à l’aide d’une des pointes métalliques de la boucle de son gilet. Une écriture faite de lettres capitales et anguleuses appartenant à un alphabet personnel et d’une calligraphie bizarrement étrusque où les mots se juxtaposent. Écriture ondulante, qui s’adapte à l’architecture, suit l’encadrement des fenêtres quand elles en rencontre, ou contourne les épaules et la tête de ses congénères catatoniques, assis sur les bancs et immobiles. Mais le plus souvent, elle s’inscrit dans des surfaces qu’elle délimite et qu’il remplit « sans vide, sans réserve, sans repentir, dans un jouissif amor impleti (amour du plein) » nous dit Lucienne Peiry, historienne spécialiste de l’art brut, à qui l’on doit la sanctuarisation de ce « soliloque lapidaire ». Que disent-ils, ces graffitis? Que leur auteur, en télépathe, parle aux astres et aux minéraux. « Tout / le / Monde / est à moi ». Journal intime à ciel ouvert autant que méditation rituelle relevant d’une force créatrice sauvage, ce livre de pierre est un chef-d’œuvre d’art brut. Quand Nannetti mourut, 1994, il en était à sa 36e année d’internement.
Par Richard Blin
Texte paru dans le no 212-213, avril-mai 2020 de la revue littéraire Le matricule des anges.
Le Livre de pierre, de Lucienne Peiry, édition illustrée, Allia, 80 pages, 7 €
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