4ÈME RENCONTRE DE
GRAFFITOLOGIE ANCIENNE
Date de publication : décembre 2021
La Rochelle – octobre 2021
Presqu’aussitôt après notre colloque de Châtellerault des 19 et 20 octobre 2019 l’alerte mondiale au Corona virus a éclaté préludant deux années de couvre-feu, de confinement, de mesures interdisant, limitant puis réglementant les regroupements. Rien n’indiquait dans ces circonstances dramatiques qu’après 2019 nous pourrions garder le rythme d’un colloque tous les deux ans que nous avions jugé souhaitable en 2015 lors de l’hommage rendu à Serge Ramond à Paris. Et pourtant, malgré les obstacles et grâce à une chaîne d’amitié réunissant des membres de sociétés savantes et des mécènes culturels, le petit miracle du colloque de La Rochelle les 25-26 septembre 2021 s’est produit !
En nous réunissant à La Rochelle nous nous sommes retrouvés sur les terres d’un ami disparu, Luc Bucherie (1955-2017), qui est né dans cette ville et qui ensuite y a développé sa passion pour l’étude des graffitis anciens en produisant notamment une monographie remarquable et remarquée sur le riche corpus graffitique de la tour de la Lanterne. Ses amis de lycée et d’université sont venus nous rejoindre pour lui rendre hommage en ouverture de colloque et nous sommes allés nous recueillir sur sa tombe ornée d’une stèle que nous lui avions consacrée dès 2018, oeuvre de Jean-Pierre Bozellec.
Cette année beaucoup de communications ont évoqué le caractère artistique des graffitis. Des instruments de musique aux arts plastiques. Les exemples de graffitis proposés, parfois qualifiés après Brassai de manifestations d’art brut, parfois mis en rapport avec des œuvres de peintres des XV-XVIe, parfois encore, présentant un caractère enfantin quand il s’agit d’animaux, incitent à approfondir la recherche des proximités entre expression artistique (volontaire ou le plus souvent involontaire) et graffitis. Le sacré et ses environs n’ont pas été absents du colloque avec ses manifestations graffitiques pré et post chrétiennes. Les unes et les autres illustrées par des cruciformes presqu’aussi fréquents avant JC qu’après. Avec, on s’en doute, des symboliques différentes. Les « signatures » et ce qui les accompagne de commentaires n’ont pas manqué non plus, que ce soit provenant de roches à fleur de terre dans des horizons d’alpages fréquentés par les bergers et leurs moutons ou sur les murs du palais des papes à Avignon. Les graffitis : Inscriptions et formes artistiques, sacrés, ou d’identité, gravés, sculptés, peints où crayonnés sur des supports souvent de pierre, dont une communication interroge la diversité.
Christian COLAS
LISTE DES INTERVENTIONS 2021
01. LA MUSIQUE DE LA PRÉHISTOIRE AU STREET ART
Les instruments de musique dans les représentations pariétales. De l’arc musical de la Grotte des Trois frères à certaines manifestations du street art actuel en passant par les Aborigènes australiens du temps du Rêve.
Marie-Claude AUFFRET
02. GRAVURES DE BERGERS SUR LES ROCHES DU MASSIF SUBALPIN DU DEVOLUY
Gravures de bergers sur les roches du massif subalpin du Devoluy. Un patrimoine peu connu et menacé.
Hugues CHATAIN
03. GRAFFITIS D’ANIMAUX
Les graffitis d’animaux. Fréquents sur les supports les plus divers, présentés et interrogés par Jean Mary Couderc.
Jean Mary COUDERC
04. LES CHEMINS DE LA PIERRE
Du silex au jade, du granite au marbre, l’homme a dû « déplacer des montagnes » pour satisfaire les désirs des puissants et des décideurs. Avant que leurs murs ne servent de support aux graffitis. Allons à la découverte des moyens et des « chemins de la pierre ».
Michel LEBLOND
05. GRAVURES ET GRAFFITIS DÉVOTIONNELS DES COULOIRS DU DONJON DE LOCHES
Le Donjon de la forteresse royale de Loches en Indre-et-Loire est un site exceptionnel tant en matière de castellologie que de graffitologie. Les couloirs aménagés dans l’épaisseur de ses murs abritent en effet des graffitis et des sculptures datant essentiellement du Moyen Age et de l’époque moderne.
Aymeric GAUBERT
06. LES GRAFFITIS DU PALAIS DES PAPES À AVIGNON
En tant que photographe et étudiante d’histoire d’art, Sarah Frisbie explique la méthodologie de son étude du Studium de Benoît XII et du Portail du Grande Chapelle . L’étude commence à recenser les graffitis du Palais entier, avec des images photogrammétriques, les dessins, et les comparaisons aux contextes culturels, au but de déclencher l’intérêt des chercheurs suivants.
Sarah FRISBIE
07. LES ARTS RUPESTRES CRUCIFORMES EN EUROPE, ÉTUDE D’UNE PRATIQUE SYMBOLIQUE PARTICULIÈRE
Cette conférence présente en résumé nos dernières recherches, sur des pratiques rupestres symboliques particulières qui composent ce que nous appelons les Arts Rupestres Cruciformes d’Europe. Ces pratiques se sont développées en Europe dès le néolithique, mais la période de développement principale correspond aux périodes du Campaniforme au début de l’âge du Bronze.
Pascal PANNETIER
08. LES SYMBOLES CHRÉTIENS GRAVÉS DANS LES CHAOS GRÉSEUX DU MASSIF DE FONTAINEBLEAU
Les chaos gréseux du massif de Fontainebleau sont connus pour leurs gravure attribuées à la préhistoire. Néanmoins d’autres périodes sont représentées dans les abris dont des symboles chrétiens qui peuvent être interprétés comme des gravures prophylactiques.
Alain BÉNARD
09. LE GRAFFITI PEUT-IL ÊTRE UNE ŒUVRE D’ART ?
Les épures d’architecture sont des sujets peu traités, peu remarqués. Leur lecture, souvent sur de grandes surfaces, recouvertes soit de peintures murales ou de graffiti les rend difficilement compréhensibles. La particularité de l’église Sainte Foy de Conches est qu’elle présente sur ses murs extérieurs comme dans les combles des tracés particulièrement nombreux et détaillés. Nous en proposons un aperçu.
Jean-Pierre BOZELLEC