Attiré dès son plus jeune âge par l’archéologie, en particulier médiévale, il consacre son temps libre pendant ses années actives à voyager avec sa famille en France et ailleurs à la découverte de sites et d’inscriptions.
La retraite venue et les enfants élevés, ses activités de recherches dans le domaine du graffiti prennent beaucoup de son temps. Il crée avec son fils le site internet Aggrafe où il publie ses découvertes et donne de nombreuses conférences. Il contribue activement aux rencontres centrées sur les inscriptions anciennes du Cirg et de l’Aspag et du GRGA. On lui doit en particulier la mise en évidence de nombreuses épures d’églises découvertes dans les églises mêmes dont elles étaient le dessin souvent médiéval.

Christian Colas

Fils d’un couple d’instituteurs, après  l’obtention d’une agrégation de géographie, Jean Mary, né en 1939, avait enseigné au lycée Descartes de Tours, où il avait été élève, et poursuivi des études universitaires dans cette discipline. Il l’avait ensuite enseigné ainsi que la biogéographie et l’archéologie des paysages à l’université de Tours, notamment.

Jean Mary ne s’est alors aucunement contenté d’un enseignement purement théorique, il a eu à cœur de partir à la découverte de sites avec ses étudiants. C’est ainsi qu’on lui doit en leur compagnie, la découverte d’un polissoir néolithique à Chanceux sur Choisille (Indre-et-Loire), de plus de 1400 ha de « celtic fields » de l’âge du bronze et du fer (Landes de St Martin au nord de Bourges), de nombreux sites gallo-romains dans les Landes de Cravan (Indre-et-Loire), d’ateliers médiévaux en forêt de Chinon pour ne citer que ses trouvailles les plus remarquables. 

Il fut aussi membre de nombreuses sociétés savantes en particulier de l’Académie des Sciences et Belles Lettres de Touraine. Entré en 1990 comme simple membre, il en assura la présidence de 2002 à 2015.
On lui doit plus de 350 articles et publications diverses sur la multitude de sujets qui tenaient à cœur à ce chercheur infatigable.

L’intérêt qu’il porte aux inscriptions sauvages qu’il recueille sur les murs d’églises ou autres le rapproche de l’Aspag de Serge Ramond dès les 1ers colloques de l’association puis du GRGA après le décès de Serge en 2011. La graffitologie lui doit des recherches importantes sur les cupules et une véritable bible, son indépassable :  » Graffiti de Touraine, de France et d’ailleurs » publié dans le cadre des mémoires de la Societé archéologique de Touraine (tome LXXXI, 2014, 235 pp ).

Christian Colas

Je voudrais rappeler en quelques mots le souvenir de notre ami Luc Bucherie qui est mort le 8 Octobre 2017, une semaine avant le colloque de Sens où il devait faire une communication sur le fort Liédot de l’ile d’Aix.

Ce fut le premier en France à donner un aspect scientifique au graffiti; il a introduit de la cohérence entre la glyptographie, le graffiti et les marques, avec sa première étude sur les témoignages de prisonniers anglais sur les murs de la tour des 4 sergents de La Rochelle.

Ses communications, si vivantes et humoristiques contées par lui, s’appuyaient sur une étude rigoureuse des archives.

La graffitologie, science naissante dans les années 80, lui doit beaucoup. La mort de ce chercheur et ami, à 62 ans, est une grande perte; souhaitons que son immense documentation, versée aux archives départementales de la Rochelle, soit très vite classée et accessible en ligne.

Ouvrir la liste non exhaustive des ouvrages de Luc BUCHERIE

Pour terminer sur une note optimiste, je vous annonce la mise sous presse d’un ouvrage de Jean Louis Van Belle et d’Anne Sophie Brun «les graffiti-signatures» pour lequel Luc prodigua, avant de mourir, quelques avis et conseils.

Jean Pierre BOZELLEC et Jean Louis VAN BELLE